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La Minute Volume 4 numéro 13

L’argent ou le bonheur ? Ce que vivent les jeunes, incluant nos jeunes notaires...

Qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux faire ? Je suis bon dans quoi ? Qu’est-ce qui m’intéresse ? Qu’est-ce qui m’épanouit ? Où est-ce que je me vois ?

Après 6 à 24 mois en notariat traditionnel, certains jeunes notaires appellent La Boussole se posant certaines questions face à leur cheminement de carrière. Questions qui les amènent à faire de l’introspection, afin d’identifier leurs vraies forces. Du coup, ils constatent souvent que les carrières ne sont plus nécessairement linéaires comme elles l’ont été pour certains d’entre nous. Un parcours linéaire ? Pas toujours. Est-ce si grave d’avoir un parcours atypique ? Pour ces jeunes, La Boussole offre un accompagnement dans une démarche qui les amène à s’observer travailler à l’aide d’exercices simples (journal de bord, etc.), et de suivis périodiques afin de les aider à clarifier leurs buts et à les atteindre. C’est important de se questionner, tout en demeurant proactif, et surtout ouvert aux nouvelles opportunités afin de réaliser son plein potentiel.

Maintenant, regardons un peu ce que ces jeunes professionnels recherchent dans un emploi :

A)   Un emploi « qui a un sens »

Outre les facteurs externes comme l’émergence des nouvelles technologies, l’ouverture des marchés et la mondialisation, il y a un facteur déterminant qui amène le questionnement, le mouvement, le changement d’emploi, et c’est le changement de valeur que les jeunes accordent au travail. Les jeunes cherchent un travail qui rejoint leurs champs d’intérêt, sinon l’ennui les guette. On passe beaucoup de temps au travail, il faut donc que l’emploi occupé ait un sens et rejoigne nos valeurs. Au surplus, les jeunes recherchent de plus en plus des emplois qui leur permettent de vivre des expériences enrichissantes.

B)   Un emploi « qui offre de la flexibilité »

De la flexibilité afin de profiter davantage de la vie. Les employeurs devront ajuster leurs pratiques pour répondre à cette TRANSFORMATION du marché de l’emploi. Le télétravail et la flexibilité des horaires deviendront un enjeu encore plus grand dans les années à venir afin d’attirer et de garder la main-d’œuvre (les talents). Avec l’accroissement de l’espérance de vie, on travaillera plus longtemps, espérant occuper dans les dernières années, un emploi qui demandera moins d’obligations, et ce, à temps partiel. Peu importe l’âge, les gens voudront de plus en plus un emploi qui s’adapte à eux.

Les jeunes préféreront changer d’emploi plutôt que de redéfinir leurs priorités afin de supporter un travail qui leur déplaît. Le salarié moyen passera 40 ans ou quelque 75 000 heures sur son lieu de travail.

Alors… l’argent ou le bonheur ?

L’indice de bonheur Léger au travail (IBL-T) s’appuie sur six facteurs :

  1. La réalisation de soi
  2. Les relations de travail
  3. La reconnaissance
  4. La responsabilisation
  5. La rémunération
  6. Le sentiment d’appartenance

Remarquons que la rémunération n’est que le cinquième facteur déterminant le bonheur au travail. À partir de quel salaire sommes-nous satisfaits ? Et si les talents étaient maintenant attirés par autre chose pour être heureux au travail ? Il y a ceux qui valorisent l’argent et ceux qui valorisent l’épanouissement personnel. Et si l’aménagement du temps de travail devenait un enjeu de rétention et un élément de la rémunération globale ? Comment nos stratégies de rémunération pourront-elles satisfaire ces besoins ? Prenons encore une fois bonne note que l’argent ne peut être le seul facteur motivationnel. Il faut donc trouver des solutions équilibrées entre l’augmentation salariale et les horaires flexibles.

Pour évaluer l’indice de bonheur au travail, on tient également compte des huit grandes dimensions suivantes :

  1. L’ouverture
  2. La civilité
  3. L’organisation du travail
  4. La collaboration
  5. L’équité
  6. L’avancement
  7. Le dynamisme
  8. La conciliation travail-vie personnelle

La génération Y (1979-1994 / Séduction) et les Milléniaux (ou génération Z / 1995-2010 / Virtualité) sont davantage en quête de reconnaissance, d’apprentissage et de plaisir dans leur profession.

Dès leur intégration, ces jeunes recherchent l’expérimentation, la valorisation et l’accompagnement. Cela ne peut se faire que par l’écoute, la consultation de ces jeunes, leur implication dans les processus décisionnels et la conciliation travail-vie personnelle. La semaine de travail de quatre jours qu’ils sollicitent pourrait diminuer grandement la pression que le travail exerce sur le week-end.

Contrairement à ce que certains pourraient penser, la génération Y n’a pas une attitude laxiste à l’égard du travail. Cette génération recherche un équilibre que d’autres ont balayé. Les milléniaux nous disent qu’on accorde trop d’importance à l’emploi, que ça devient une folie. Ils ont décidé que ce n’est pas le travail qui va définir leur existence et cela dérange évidemment beaucoup. Mais ça se défend ! Et ces milléniaux représentent actuellement le tiers de la population active. J’en profite ici pour souligner que le nombre de notaires ayant moins de sept (7) ans de pratique inscrits au Tableau de l’Ordre au 31 mars 2019 est de 982 notaires, dont 746 femmes et 236 hommes. C’est un pourcentage important de nos membres. La Boussole est une ressource de soutien et d’accompagnement pour ces jeunes notaires afin de favoriser leur intégration. 

Employé ou comme travailleur autonome ?

Pour terminer dans cette quête de bonheur au travail chez les jeunes professionnels, une autre question importante se pose souvent : est-on plus heureux dans un statut d’employé ou comme travailleur autonome ? L’emploi apporte une stabilité financière qui favorise la prévision budgétaire, mais offre moins de flexibilité pour les horaires de travail.

Comme travailleur autonome, on n’a pas de supérieur hiérarchique et on jouit d’une liberté créative quasi totale, mais c’est parfois inégal et il faut être discipliné. Il en demeure que pour certains, l’incertitude financière en vaut la chandelle afin de sentir qu’ils travaillent pour eux. Ils aiment que leurs clients cherchent leur expertise, leur personnalité et leur « touche personnelle ». Pour d’autres en emploi, ce sera la recherche d’une progression salariale par échelons, puisque la rémunération n’augmentera pas selon les bons coups ou selon leurs compétences, mais plutôt avec l’expérience.

Les jeunes disent aussi aimer l’argent, mais comprendre davantage l’importance du bonheur au travail. Ils me partagent trop souvent que la RECONNAISSANCE est malheureusement « l’enfant pauvre » du bonheur au travail. Et pourtant, saluer les bons coups et la progression, ça ne coûte rien !

Les temps changent et la société évolue. Nous, les plus « âgés » (Boomers / 1945-1963/ Prospérité et X / 1964-1978 / Autonomie), avons la responsabilité d’adapter notre conduite aux réalités sans cesse changeantes de notre monde. Tandis qu’il appartient aux plus jeunes de jeter un regard en arrière afin d’apprécier tout le chemin que nous avons parcouru !

Bon retour de vacances ! 

 

La Boussole

Anne Boutin, notaire

Soutien professionnel aux notaires

Soutien.professionnel@cnq.org

1-800-263-1793 p.5422 / 514-879-1793 p.5422

 

 

 

 

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