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La Minute Volume 5 numéro 19

Le Mentorat | Témoignage de Mme Sylvie Arsenault, notaire honoraire retraitée (Gatineau)

Une occupation valorisante

Par Sylvie Arsenault, notaire honoraire retraitée (Gatineau)

 

Lors de mes démarches auprès de la Chambre des Notaires pour prendre ma retraite, en 2017, on m’a indiqué que l’on faisait du recrutement de mentors.

Je ne connaissais pas le programme de Mentorat. Je quittais la pratique le cœur gros, désirant encore être utile, mais de quelle façon ?

On me mit en contact avec Me Anne Boutin, responsable de ce programme et de La Boussole. Elle m’expliqua les objectifs et répondit à mes questions. Je fus immédiatement intéressée.

C’est ainsi que depuis 2017, j’accompagne deux bébés notaires à la fois (et non ensemble !), en leur permettant de s’épanouir dans leur cheminement de carrière, de façon personnalisée et confidentielle.

Mon exigence est que le candidat ne vienne pas de ma région de pratique (l’Outaouais). Je procède par rendez-vous téléphonique d’une durée de 30 minutes à 1 heure. Le sujet est habituellement établi lors de la prise du rendez-vous. Toutefois, une fois à la rencontre, il se peut que le sujet change. Ce n’est pas grave : je suis à la retraite et le Mentoré a un besoin qui le préoccupe, donc qui l’empêche de travailler efficacement. Alors, on s’adapte et on avance sur ce nouveau sujet !

De quoi parle-t-on ? La rencontre initiale sert à connaître mon Mentoré et à comprendre ses attentes. Ceci m’aidera à le guider sur d’éventuels sujets de discussion. Chacun a ses besoins et ses faiblesses. Les sujets ne manqueront pas : la gestion du temps, l’embauche d’une employée et ses conditions de travail, la facturation des services accomplis, la compétition, le réseautage, la spécialisation, le client difficile et celui qui ne se décide pas, l’achat d’un greffe, la retraite d’un notaire aîné, la formation... 

Qu’est-ce que je fais ? Comment décrire mon implication ? Mon rôle n’est pas de régler l’aspect juridique des dossiers et le Mentoré en est informé dès notre première rencontre. Je suis plutôt une oreille attentive pour le guider à travers les dédales de la pratique. Je l'aide à y voir plus clair et à confirmer que c’est la bonne voie qu’il est en train de prendre. Je pose beaucoup de questions, parfois sans réponse et qui parfois suscitent des questionnements de leur part. À ce moment, je suis contente, car je sens que j’ai touché à quelque chose de constructif !

Qui sont-ils ? Les Mentorés ont moins de sept ans de pratique et travaillent majoritairement en solo. Ce sont de "beaux jeunes" éveillés, imaginatifs, qui veulent réussir, mais ne savent pas comment s’y prendre.

Quelle est mon implication ? Je consacre environ une heure par mois par Mentoré, une heure de lecture ou de préparation et une heure de rapport, pour un total de quatre heures mensuellement. Avec ces quatre heures, je me sens utile à l’avenir de notre profession ; alors qu’au moment de la retraite, je me sentais comme "une sert pu à rien" !

Sylvie Arsenault

Note : Pour ceux et celles qui auraient des questions quant à l’utilité de leur implication au programme de Mentorat, je vous laisse mon adresse courriel : sylarsenault@sympatico.ca.

 

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