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La Minute Volume 3 Numéro 13
Dire « non » à ses clients, son patron ou ses collègues... ça s'apprend !
Plusieurs jeunes notaires qui ont recours à La Boussole me partagent régulièrement leur difficulté à dire « non ». Dire « non », ce n’est pas facile !
Pourquoi dire « oui », si ça dit « non » en dedans ?
Parce que vous ne voulez pas faire face aux conséquences de votre refus, mais c’est ainsi vous interdire de faire appel à votre libre arbitre et d’agir en votre âme et conscience. On se met alors soi-même dans une position délicate dans laquelle l’autre attend maintenant de nous un résultat concret et précis. Dire « oui » pour éviter la confrontation, et parce que la confrontation sous-entend peut-être une forme d’« agressivité ».
Pourquoi on n’ose pas dire NON ? Par peur d’avoir à se justifier, par peur de blesser, par peur de l’autorité, d’être rejeté, de ne pas être aimé, par peur du regard des autres, par peur de décevoir, de briser une relation, de créer une mauvaise ambiance, etc. Les personnes qui sont dans l’incapacité de mettre fin à ce cercle infernal et qui sont de nature perfectionniste s’exposent malheureusement, un jour ou l’autre, à faire une dépression ou un « burn-out ».
Conséquences ? Colère, frustration envers soi-même, sentiment d’être débordé, absence de plaisir dans ce que l’on fait, impression de toujours subir.
Savoir dire NON, c’est apprendre à se dire OUI à soi-même. Et dire « non », ça s’apprend.
Alors, comment formuler nos refus ?
D’abord, OSEZ mieux vous définir face aux demandes qui ne correspondent pas toujours à votre compétence ou à votre disponibilité du moment. Si je ne me définis pas, je cours le risque d’être défini par les autres ! Et ils risquent de me définir en fonction de leurs besoins, de leurs attentes ou de leurs peurs !
Concrètement, comment faire :
- Par la confirmation active : Oui, j’ai entendu votre demande de (…), mais je suis déjà engagé à (…) ;
- Par le refus : J’aimerais bien vous rendre service, mais je ne suis pas disponible (…). Surtout, ne pas confondre la personne qui fait la demande avec la demande. Le refus doit porter sur la demande ;
- Êtes-vous obligé de répondre tout de suite ? Vous n’êtes pas obligé de donner une réponse immédiatement ;
- AFFIRMEZ-VOUS sans agressivité. Soyez ferme. Être ferme sur le fond, tout en demeurant souple sur la forme. Un NON exige le moins d’explicationspossible . Plus le « non » est simple et dit sans trop d’explication, plus il est efficace. On arrête de se justifier. On se contente de dire qu’on n’est pas disponible pour faire ce que l’on nous demande, point final ;
- Vous n’êtes pas responsable des émotions des autres ;
- Donnez-vous le droit de revenir sur votre décision.
LA RECETTE :
- Dites NON en étayant avec des faits ;
- Faites face à vos peurs ;
- Prenez votre temps avant de répondre (c’est d’ailleurs une technique utilisée par les hommes politiques face à une question délicate) ;
- Affirmez-vous sans vous imposer.
ET AU TRAVAIL, comment apprendre à dire NON :
- Prendre conscience des difficultés que cela vous procurera de dire OUI ;
- Lister les différentes tâches que vous devez ABSOLUMENT réaliser dans la journée ;
- Dire NON face à toutes les demandes en obstacle à ces tâches ;
- Négocier un délai d’exécution de la tâche demandée si la demande provient de votre patron.
En conclusion, rappelez-vous que dire NON permet d’équilibrer les relations, d’établir des limites, de se respecter et de clarifier ses opinions.
Anne Boutin, notaire
Soutien professionnel aux notaires