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La Minute Volume 4 Numéro 10
LA BOUSSOLE / Jeunes notaires, prenez-vous votre sommeil au sérieux ?
La Boussole reçoit de plus en plus d’appels de jeunes notaires qui me confient avoir des problèmes d’insomnie. Oui, oui, de jeunes professionnels ! Interpellée, je vous partage le fruit de mes échanges avec eux et un résumé de quelques lectures sur le sujet.
Vous me dites que les mots « vacances, repos et sommeil » ne sont pas des sujets que l’on peut aborder lorsque l’on pense à la performance. Le succès à l’ère industrielle est surtout défini en termes d’efficacité : vitesse + quantité = performance. Bref, faire toujours plus avec moins et surtout plus vite !
Assisterions-nous à une épidémie mondiale de surmenage et de stress ?
Heureusement, tout n’est pas perdu puisque, vous les jeunes, la création de nouvelles valeurs que vous apportez dans le monde du travail nous amènent vers une pensée différente : non pas travailler plus vite, mais autrement. Vous avez bien raison ! Une heure de plus de travail ne correspond pas toujours à une heure de productivité. Cela fait en sorte que la performance est maintenant davantage axée sur les résultats finaux que sur les heures chronométrées. Cela amène aussi une autre conséquence, dans une économie du savoir, il faut être vigilant et engagé, pas seulement actif et présent.
Pour en revenir à nos moutons (ceux que vous comptez quand le sommeil ne vient pas…), certaines études démontrent que l’effet du manque de repos lors de la prise de décision est similaire à travailler sous l’effet de l’alcool. Ou encore, cela est comme vivre un décalage horaire…sans avoir été nulle part. On constate de plus en plus à quel point le manque de sommeil a des répercussions sur la santé mentale, le système immunitaire et la santé cardiaque. Le manque de sommeil affecte même les comportements non éthiques.
Les adultes en bonne santé ont besoin, en moyenne, de 7 à 9 heures de sommeil par nuit. À partir de 65 ans, on parle d’une moyenne de 7 à 8 heures. Je sais, plusieurs d’entre nous n’atteignent pas cet idéal dans les bras de Morphée et vous êtes plusieurs à me le partager (jeunes et moins jeunes). Ne pas dormir suffisamment plombe notre productivité, notre mémoire et nous rend moins performants au bureau. Après 17 heures de veille par jour, nous observons une détérioration de la performance aussi bien cognitive que physique.
Comme jeune professionnel, vous constatez même à regret que nous vivons dans une société où « être occupés et ne pas dormir » peuvent être assimilés à une force et même au succès de notre statut important ! Voilà, je l’ai dit pour vous ! Négliger le repos pour travailler plus est souvent synonyme d’activation et d’agitation, pas nécessairement de performance...
Et si dans l’économie actuelle, où tout va toujours SI VITE, la capacité à ralentir devenait tantôt un atout stratégique pour les organisations ? Vous savez, on commence de plus en plus à entendre parler du « droit à la déconnexion », mais il y a aussi le DEVOIR de déconnexion ! Les tendances sociales révèlent une réduction de la durée du sommeil et, en même temps, les tendances technologiques brouillent la frontière entre le travail et la maison... ce n’est rien pour aider ! Je sais bien que vous êtes « Les MAESTROS » de la TECHNO, mais d’être branché tout le temps fait en sorte que le travail nous fatigue de plus en plus longtemps et partout, alors que le sommeil demeure l’un des plus importants mécanismes de récupération. Ça vaut peut-être la peine d’y réfléchir un peu…
SOLUTION…
- DORMIR pour que notre cerveau renforce notre mémoire : c’est le moment où l’information à court terme est transformée en information à long terme ;
- DORMIR pour être plus créatifs, plus productifs, et de façon générale, afin que notre rendement cognitif soit meilleur ;
- DORMIR pour mieux contrôler nos émotions, pour être moins susceptible, plus amical et empathique. Oui, dormir pour ne pas ressentir d’irritabilité, de colère et d’hostilité que peut causer le manque de sommeil.
TRUCS et ASTUCES…
- BOUGER : le meilleur moment pour faire de l’exercice serait de 3 à 4 heures avant de s’endormir. L’augmentation suivie d’une diminution de la température corporelle imiterait la chute naturelle de la température corporelle nécessaire à l’endormissement et au maintien du sommeil ;
- RALENTIR bien avant d’aller se coucher : baisser les lumières, éviter de grignoter ou de boire, se détendre et bien sûr SE DÉCONNECTER DE TOUS NOS APPAREILS TECHNOS. Les ordinateurs, téléphones cellulaires et autres appareils électroniques qui émettent de la lumière bleue sont vivement déconseillés ;
- FAIRE des SIESTES : Pourquoi pas ! C’est prouvé scientifiquement que de 10 à 30 minutes peuvent augmenter la vigilance, réduire la fatigue et améliorer la performance. En outre, « une courte sieste » n’affecte pas le sommeil durant la nuit.
En conclusion, rappelez-vous que le sommeil est essentiel à la santé physique globale, à la santé mentale, au bien-être général et, bien sûr, améliore le rendement au travail !
Anne Boutin, notaire
Soutien professionnel aux notaires
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